Comment parler de culture au Cameroun sans parler de cinéma ? Le septième art fait parti de ces disciplines qui semblent ne pas exister au bled, et pourtant nombreux sont les acteurs qui oeuvrent pour son essor tant au niveau national qu’international. Le cinéma au Cameroun a une longue histoire de vicissitudes : de l’indépendance du pays où les premiers films sont réalisés, en passant par la naissance des différents festivals de film, la fermeture et puis la réouverture et construction des nouvelles salles. Aujourd’hui, l’industrialisation et la professionnalisation des métiers créatifs annexes et connexes au cinéma, à l’audiovisuel et au multimédia sont stratégiques au développement intelligent du Cameroun. Vitrine d’exposition par excellence, leur rôle est déterminant dans la promotion et la visibilité du dynamisme, de l’attractivité et des actions à même de consolider la concorde et la cohésion sociale. Douala Média Buzz vous propose une étude du film “Angles”, produit par Inception Arts & Com et réalisé par Frank Thierry Lea Malle.
La responsabilité: une affaire de tous.
C’est avec un public multicolore que la maison de production Inception Arts & Com a savouré la projection des films de l’un de ses jeunes réalisateurs à savoir Frank Thierry Lea Malle hier, 11 novembre 2018 à la maison des jeunes et des cultures de New Bell à Douala. La projection star était “Angles”. Le film part d’un accident de la circulation pour arriver à une prise de conscience en passant par des comportements irresponsables. On y note cinq principaux acteurs dont Rigobert Tamwa Eshu, Tatiana Matip, Assale Kofana, Virginie Ehana et Danilo Melande.
Nos décideurs et leaders en appelent tous les jours à une prudence sur la route. Mais peu peuvent comprendre la douleur ressentie par l’un des personnages de “Angles”: << Encore un accident de trop dans la cité capitale, un camion perd les freins et heurte des piétons parmi lesquels des élèves… >> et le film commence !
” La route ne tue pas mais c’est nous qui tuons”, un dicton très populaire chez nous. Certainement à la base des multiples raison de ce joyau cinématographique. Bon film: peu importe que vous soyez fan de comédie ou de théâtre, “Angles” vaut la peine de payer votre place au cinéma.
La scène d’ouverture en dit long sur le reste du film. Les détails apportés (une mère irresponsable et un enfant à la maison, pourtant upposé être à l’école pour un jeune de son âge) sont remarquables et permettent déjà de comprendre le message que le réalisateur a donné à son film “Angles” comme pour dire ” nous sommes tous les angles de la même figure”. Le ton du parent ici la mère, lorsqu’elle s’adresse à sa fille: << Et alors ? Dégage devant moi ! Mieux de toi. N’est ce pas tu es au lycée ?>>. La musique et les sons, le jeu d’acteur surtout celui du motoboy qui tient tristement sa bouche lorsque le chauffeur lui donne quarante mille francs, prend tout son sens, meme son regard démontre qu’il est fâché.
Aussi, l’intrigue est unique et surprenante, avec des personnages crédibles. Le sequençage des scènes est bien travaillé: décor et vêtements sont appropriés avec le genre du film et qui participent au ton donné à l’intrigue.
Génial ! À la fin du film, les personnages de “Angles” comprennent que la responsabilité est une affaire collective. Frank Thierry a donc réussi car son message est passé et la leçon, comprise. En attendant la programmation dans une salle de cinéma, souhaitons bon vent à l’artiste !