Deux habitants du village Bamesso sont gardés à vue au commissariat de sécurité publique de Mbouda, région de l’ouest Cameroun, à la requête de leur frère, opérateur économique en vue dans la localité. Les prévenus sont plaignants dans le cadre d’un litige foncier qui oppose l’homme d’affaire à ses frères.
Les nommés Motso Martin et Feudjo Pierre sont gardés à vue au commissariat de sécurité publique de Mbouda, depuis la matinée du 16 septembre 2019.
Les deux septuagénaires, ont été interpellés dans leur village Bamesso sur réquisition du procureur de la République prés les tribunaux des Bamboutos. L’ordre de l’autorité judiciaire indique «enquête urgente et déferrement» des deux septuagénaires. Episode d’un litige foncier qui oppose la descendance du défunt Tsougong Benoit au sujet d’un espace foncier estimé à 4 mille mètres carrés, situé entre la Coopérative agricole des planteurs des Bamboutos et le pont Bamesso, dans l’arrondissement de Mbouda.
L’affaire qui a été portée au grand jour par le chef supérieur du groupement Bamendjida met en scène un opérateur économique en vue de la localité et ses 16 frères et sœurs. Dans une correspondance formulée à cet effet, Sa Majesté Tanefo indique avoir reçu une plainte des enfants Tsougong Benoit contre leur frère Pesseu Emmanuel. «Ces derniers l’accusent de s’accaparer de l’héritage familial, de supercherie, de destruction des biens, d’abus de confiance, d’abus de faiblesse et de menace de mort.»
Le chef supérieur menacé
Dans le même temps, le chef du groupement Bamendjida relève «le refus» de l’accusé de se conformer à la conciliation initiée par ses soins. «Après réception de cette plainte et vue l’objet qui suscite quelques inquiétudes, j’ai urgemment convoqué la cour royale et à l’issue de cette rencontre, j’ai décidé de faire tenir un conseil de famille des enfants Tsougong, en date du samedi 14 septembre 2019 et, j’ai pris les dispositions pour que tous soient informés.» Seulement, se désole l’autorité traditionnelle, si tous les autres membres de la fratrie ont répondu à l’appel, le nommé Pesseu Emmanuel n’a pas répondu à l’invitation. Pis, l’opérateur économique a proféré des menaces et des injures au chef supérieur Bamendjida. Des faits qui ont décidé le chef supérieur à s’en référer aux autorités administratives, sécuritaires et judiciaires, «au regard des troubles à l’ordre public que couve cette affaire».
L’interpellation du chef supérieur Bamendjida aux autorités intervient à la suite de nombreuses plaintes adressées par les ayants droit Tsougong aux autorités locales (Police, gendarmerie, préfet des Bamboutos et sous-préfet de Mbouda). Seulement, contre toute attente, les nommés Motso Martin et Feudjo Pierre qui font partie du collège des plaignants ont été interpellés avec mention «déferrement». Une procédure qui fait suite à une plainte de l’homme d’affaire Pesseu Emmanuel qui les accuse de menaces et trouble de jouissance.
Des plaignants gardés à vue
L’opérateur économique n’a pas voulu nous livrer sa version des faits. Pourtant, son éclairage aurait permis de démêler les écheveaux dans cette affaire qui suscite de vives tensions dans la ville de Mbouda.
D’autant que, l’homme d’affaire est aussi accusé d’avoir usé de son pistolet pour menacer le chef de la communauté Bamendjida et certains de ses frères. «Lors d’une réunion convoqué par lui, raconte ses frères, il a exigé que tout le monde porte le numéro de sa carte d’identité et sa signature sur un document qu’il avait apprêté. L’une de nos sœurs qui s’est opposée en premier à cette injonction a été blessée par la crosse du pistolet que lui a frappé Emmanuel Pesseu sur le visage.»
Rencontré lors de nos investigations, le sous-préfet de Mbouda indique n’avoir aucune information a donné à la presse à ce sujet. Cette autorité soutient aussi n’avoir rien à faire dans cette affaire. Au commissariat de sécurité publique de Mbouda, le commissaire intérimaire que nous avons rencontré soutient exécuter les ordres du Procureur de la République. Rendu au cabinet du Procureur de la République, nous n’avons pas été réçu. Toutefois, des substituts avec lesquels nous avons échangé dans le cabinet du procureur de la République soutiennent que «l’interpellation des deux personnes dont vous parlé a été motivé par les faits contenus dans la plainte de monsieur Pesseu Emmanuel qui évoque des menaces proférées contre sa personne.» Selon des indiscrétions policières, l’homme d’affaire indique pouvoir arriver dans la ville de Mbouda, pour son audition au commissariat «lorsqu’il se sera dégagé de ses obligations professionnelles à Douala.»