La Fifa est lancée depuis quelques années dans une réforme tous azimuts de ses compétitions. Après l’introduction de la VAR qui fait toujours grincer des dents, il y a l’élargissement de la Coupe du monde de football féminin de 24 à 32 équipes dès 2023 alors que le niveau trop hétérogène peut nuire au spectacle (comme ce 13-0 infligé par les Etats-Unis à la Thaïlande lors du dernier Mondial). La Coupe du monde Messieurs devrait également passer à 48 équipes dans quelques années. Maintenant, on a une Coupe du monde des clubs à 24 équipes, question d’enterrer définitivement une Coupe des Confédérations moribonde. L’idée vendue par Gianni Infantino est d’universaliser le football (entendez plutôt amasser le plus d’argent).
Soit. Il y a pourtant lieu d’être intrigué par cette compétition qui tomberait presque en même temps que la CAN 2021. Et alors, les joueurs africains devront faire des choix entre leurs clubs et les sélections nationales. Avec les conséquences que cela sup- pose. Et dire que la Confédération africaine de football (CAF) avait choisi de faire jouer la CAN en juin au lieu de janvier pour éviter cette situation. Le portail des camerounais de la diaspora. La Fifa ne veut pas chevaucher les compétitions européennes et les championnats nationaux et donc, elle pourra difficilement faire jouer son Mondial à une autre date. Du coup, vu le rap- port de forces, la CAF devra faire avec ou repousser sa compétition pour juillet-août. Ce qui porterait préjudice, encore, aux joueurs africains au moment de la reprise en clubs.
Le fait d’avoir deux compétitions qui se jouent simultanément sera forcément en défaveur de la CAN, car cela signifie moins d’attention et donc moins de recettes. A cela, il faut ajouter un calendrier de plus en plus chargé pour les joueurs qui ont à peine le temps de souffler. Les saisons sont déjà suffisamment longues (août-mai dans la plupart des pays) et cette compétition serait un handicap pour les équipes participantes. A moins qu’elles n’envoient jouer leurs réserves. Ce que ne souhaite absolument pas la Fifa qui veut vendre du rêve et des stars. Dans tous les cas, on peut s’interroger sur ces reformes qui, au final, ne profitent pas vraiment aux véritables acteurs, désormais réduits au rang de faire-valoir. Et ce n’est certainement pas l’Afrique, placée sous administration provisoire de la Fifa, qui tentera de se défendre.