, Une cinquantaine d’organisations de défense des droits des autochtones, de protection de l’environnement et autres a signé une déclaration. Contre le déclassement d’une partie de l’ufa 09-025, signé par le ministre des forets et de la faune pour une production agricole.
Péril sur 60000 ha
L’UFA en question est située dans la Région du Sud, Département de l’Océan, Arrondissements de Campo et Nyété. Elle est située entre la route Kribi-Campo et à l’Ouest par le Parc National de Campo Ma’an avec qui elle partage une limite conjointe sur une distance d’environ 50km. Aussi, les signataires expriment leurs
« vives inquiétudes pour les conséquences graves qu’entraine cette décision ministérielle de déclasser partiellement 60 000 ha sur les 88 147 ha que compte cette UFA, au profit de l’entreprise Camvert Sarl, pour la création d’un complexe agro industriel de production et de transformation de l’huile de palme »
Menaces socio-économiques.
Au demeurant, l’installation d’une exploitation agricole constitue une menace grave sur la biodiversité, les cultures et l’environnement des populations riveraines. Notamment, cette zone abrite une faune abondante et très variée, principalement la présence de vingt-six espèces de mammifères moyens et grands dont les “Big Five” de la forêt à savoir : l’éléphant, le Buffle, les grands signes (gorille et chimpanzé), la panthère et le Pangolin géant. Aussi bien que de 60 espèces à l’instar du Bubinga, du Doussié blanc et rouge. Sur le plan socio-économique et culturel, hormis les rites traditionnels pratiqués par les communautés riveraines, la survie des peuples autochtones notamment les « Pygmées » Bagyéli dépend de cet espace forestier. Ils tirent de cette UFA l’essentiel de leurs subsistances à travers la chasse, la pêche, la Pharmacopée, l’habitat, la nutrition et la collecte des Produits Forestiers Non
Ligneux. Aussi, l’espace foncier des communautés de cette zone, depuis plusieurs décennies fait face à de nombreuses pressions notamment la construction du port en eau profonde de Kribi, et le projet Pipeline Tchad-Cameroun.
Recours au gouvernement.
Au vue de tout ce qui précède, les organisations de la société civile camerounaise
Dénoncent ce projet et demandent au Gouvernement de reconsidérer sa décision et d’annuler cet Avis au public. Ainsi, les organisations de la Société Civile camerounaise proposent : que le Gouvernement le fasse au profit des communautés de Campo et de Nyété en érigeant la zone en forêts communautaires ; Rattacher cette UFA au le Parc National de Campo Ma’an ou d’en faire une concession de stockage du carbone ; D’orienter cette UFA pour d’autres usages qui ne changent pas sa valeur initiale en tant que forêt du domaine permanent ; Que le Gouvernement trouve, au travers du mécanisme d’appel d’offre conformément à la législation nationale en vigueur, une nouvelle entreprise qui exploitera durablement cette UFA. Contacts : Email : greendevadvocates@gmail.com