La nouvelle série de concours, plusieurs candidats se ruent dans les groupes de préparation pour être au point et assurer leur avenir dans le monde académique.
Sylviane Nkolo Kpolom a 17 ans. Fraîchement nantie de son baccalauréat à la session de juillet 2019, elle ne rêve que d’une chose : le journalisme. Elle se voit déjà comme la voix des sans voix, la vitrine des femmes qui n’arrivent pas à s’exprimer. Son rêve, elle espère le réaliser en accédant à l’Ecole supérieure des Sciences et techniques de l’Information et de la Communication (Esstic). Pour cela, elle est assidue aux cours de préparation dispensés dans un groupe de formation tenu par un des responsables de l’établissement. Depuis deux mois, elle se prive de sommeil pour réaliser ce rêve. Le concours est prévu dans moins d’une semaine et elle y croit.
En cette dernière semaine d’août, les groupes de préparation passent à la vitesse supérieure. Rappel des techniques de révision, des formules clé à retenir, des attitudes à adopter face aux épreuves. Au sein de l’université de Yaoundé I et des écoles primaires à Ngoa-Ekelle, les salles de cours sont prises d’assaut pas les nouveaux bacheliers et parfois, étudiants déjà inscrits. Ils viennent tenter leurs chances pour les concours à venir. L’organisation ici permet d’alterner. « Nous préparons des candidats essentiellement entre 8h et 15h30. Le portail des camerounais de Belgique. Par la suite, d’autres prennent le relais. Nous sommes focalisés sur des matières scientifiques et donc des concours d’accès aux écoles de mathématiques et sciences », explique Jean-Emmanuel Djoko, coordonnateur des enseignements physiques au groupe Cemplex. Dans ce centre, plus de 400 candidats mettent à l’épreuve savoirs et leçons acquises à l’école. Tout le monde est ramené au même niveau, qu’on soit bachelier ou étudiant depuis deux ans. Un seul objectif à atteindre : accéder à la grande école.
Dans le viseur, le concours national de médecine. Un examen qui ouvre la porte à une des six écoles de médecine du pays. Autre cible en ce moment, l’Ecole nationale supérieure des Travaux publics. «J’ai postulé l’année dernière sans succès. J’y tiens parce que mon frère est ingénieur et je suis passionné de tout ce qui est construction », explique Charles Owona, qui en est à sa deuxième tentative après avoir obtenu son baccalauréat en 2018. Dans la même salle de formation, Kevine Mafogne met tous ses espoirs en l’Ecole normale supérieure de Bertoua. « Faute de moyens, je ne peux pas postuler à autre chose, même si je l’aurais voulu. Je n’ai que ce concours et je suis inscrite ici depuis juillet 2019 », explique-t-elle, dans la cour de l’école primaire du Plateau Atemengue à Ngoa-Ekelle.
Pour ces cours, les candidats doivent débourser entre 25 000F (pour la période accélérée de juin à juillet) et 60 000F (pour la longue durée allant de juin à octobre). Aux portes de ces grandes écoles, tous ces candidats sont tenus par des aînés aux profils variés. Ils sont enseignants de lycée, étudiants ayant franchi au moins la troisième année ou professionnels sortis de ces écoles.