Le gouvernement camerounais veut économiser 300 milliards de francs CFA en supprimant des exonérations, dont celles sur l’importation de farine et de riz, prévue en 2020.
L’Etat camerounais perd des centaines de milliards de francs CFA chaque année. Face à cela, le ministère de Finances a annoncé plusieurs mesures qui seront engagées durant les exercices budgétaires 2019-2020 afin de supprimer plus de 300 milliards de francs CFA d’exonérations fiscales.
Parmi les mesures de soutien qui devraient être abandonnées, il y a les avantages fiscaux en vigueur sur l’importation de farine et de riz. Ou encore l’exonération de TVA pour les contrats d’assurance vie.
Mais qui va subir le poids de ces exonérations ? Les plus riches à qui l’Etat va supprimer des niches fiscales ? Ou bien la majorité de la population qui pourrait faire face à une hausse des prix avec la suppression des aides à l’importation de produits alimentaires de première nécessité ?
Augmentation du coût de la vie
Pour Sylvain Andzongo, journaliste économique à l’agence Ecofin, cela ne fait aucun doute : ces mesures risquent d’impacter la population au cours des deux prochaines années.
“Pour certains produits que le Cameroun importait jusqu’ici en s’abstenant de prélever des taxes et impôts, ces taxes vont désormais se rétablir et iront de 5% à 20%”, explique-t-il.
“Donc normalement on devrait s’attendre à ce que la vie coûte plus cher en 2020. Et ce sont les pauvres qui n’ont pas un fort pouvoir d’achat qui vont supporter cette défiscalisation.”
Les importations de poisson congelé devraient perdre à terme quelques 71 milliards de francs CFA d’exonérations, tandis que le secteur du riz et de la farine devrait être visé avec un total de suppressions d’aides fiscales de l’ordre de 98 milliards de francs CFA en 2020.
Les produits locaux favorisés
Mais pour Hermine Tomaïno Ndam Njoya, député de l’UDC, un parti de l’opposition, cette loi va au contraire aider la population camerounaise en favorisant la vente des produits locaux.
“Nous avons attiré l’attention du gouvernement quant au manque à gagner du fait de son engagement faible pour la production et la transformation locale de nos produits de bases. Allons-nous toujours continuer à importer les aliments de base alors que nous regorgeons de ressources humaines et environnementales?”
Toutefois, beaucoup de Camerounais redoutent une hausse des prix des produits alimentaires de base.